Armand, avec son associé, a dû faire face au cours des deux dernières années, à des événements de nature à fragiliser la société, avec l’incendie de leur plus gros site et l’expropriation du siège historique de la rue des Poitevins. Après les adaptations nécessaires, la vie de l’entreprise continue dans une nouvelle configuration.
Nous avons déjà relaté l’engagement « social » d’Armand, depuis une dizaine d’années, en complément de son activité professionnelle. Tout en continuant d’honorer, avec son épouse, leurs engagements « individuels », Armand s’est aussi impliqué dans des initiatives solidaires plus structurantes. Celles-ci, bien sûr, sont à apprécier en les replaçant dans leur contexte.
L’engagement mutualiste.
Voilà maintenant plus de dix ans qu’Armand est administrateur de la Société de Secours mutuels des quartiers de la Monnaie et de Saint-Germain. Ces sociétés, qui ont succédé aux corporations et n’étaient encore qu’une préfiguration des mutuelles que l’on connaît aujourd’hui, évoluent rapidement en ce tournant de siècle. Une fois encore, les travailleurs des métiers du livre, puissamment organisés, ont fait œuvre d’avant-garde pour la reconnaissance de la Mutualité. Face aux politiques, qui souhaitaient aligner le fonctionnement des mutuelles sur celui des compagnies d’assurance, c’est la position des mutualistes qui l’a emporté en 1898 avec la reconnaissance du Statut de la Mutualité. Dans le même combat avance l’idée même de retraite des travailleurs du livre basée sur leurs cotisations. Il faudra encore plus de 50 ans pour que cela trouve son plein aboutissement.
En 1902, Armand devient membre fondateur et vice-président de la « Société Française à l’effet de constituer des dots aux jeunes-filles ». Si la formule et l’objet peuvent prêter à sourire aujourd’hui, l’initiative, replacée dans son contexte, visait à permettre à des « pères de familles », moyennant un versement mensuel de 3 frs par mois, abondés par la société, de constituer une dot pour leurs filles. À noter, d’ailleurs, que dans la mention qui en est faite à l’époque par la presse, cette initiative est classée au rang de « l’économie sociale ». Parmi les 28 premiers membres-fondateurs, on note la présence de 13 patrons des divers métiers du livre, imprimeurs, éditeurs, relieurs-brocheurs, libraires et 2 artistes-auteurs, entourés de spécialistes du droit et de la comptabilité ; j’allais oublier de relever, quand même, que parmi les 28 fondateurs, il n’y avait pas une seule femme… Mais nous sommes, rappelons-le, dans le 20e naissant.
L’engagement pour l’éducation
En cette fin de 19e siècle, grâce aux développements des supports imprimés que sont le journal et le livre, on assiste, si ce n’est au développement d’une culture de masse, tout au moins à un meilleur accès à l’information et au savoir. C’est en tout cas comme cela que nombre d’historiens analysent, aujourd’hui, cette période allant, pour certains, jusqu’à parler de « révolution culturelle ». Armand, qui travaille et parle aux acteurs de ce mouvement, comme à Jules Hetzel qu’il fréquente, est conscient que le développement de la société industrielle exige d’élever le niveau d’éducation de tous, quelles que soient l’origine et la condition sociale et de favoriser l’épanouissement culturel et social de chacun.
Même si Armand, et surtout son épouse, sont fortement imprégnés de culture religieuse, celui-ci adhère aux lois Ferry, qui visent à rendre l’école gratuite et l’instruction obligatoire et laïcisent l’enseignement public. Il est sollicité pour accompagner ce mouvement et c’est ainsi qu’il devient, en 1898, délégué cantonal de l’école publique dans son quartier. Quatre ans plus tard, en 1902, Armand complétera son engagement en devenant administrateur de la mutualité scolaire. Inscrite dans un ensemble d’œuvres associées à la promotion de l’école laïque, l’ambition de la mutualité est tout autant de diffuser la prévoyance au sein du public scolaire, que d’y insuffler les valeurs mutualistes. Peut-être, Armand a rencontré au Tribunal de Commerce qu’ils fréquentent tous les deux, Jean-Cyrille Cavé, fondateur de la première société de secours mutuels ouverte aux enfants, et que celui-ci l’a inspiré.
Armand Klein, l'entrepreneur, et son associé Eugène Monniot, soutiennent toutes initiatives qui peuvent contribuer à l'éducation et à l'épanouissement culturel de la jeunesse parisienne. Ainsi ils s'engegent pour la "Fête du dessin" organisée par l'association amicale des professeurs de dessin de Paris.
Le Récit-de-vie
Il s'agit, dans un article unique, ou bien dans une suite d'articles, de raconter en la contextualisant, la vie d'un ancêtre, d'un collatéral, d'une famille, voire même d'un village ou d'une paroisse.
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